Le printemps arabe a suscité de nombreux espoirs auprès des citoyens tunisiens ou égyptiens, mais également auprès des démocrates du monde entier. Une leçon de démocratie était donnée par un peuple qu'on imaginait, en Occident, embrigadé entre la censure et la religion. 2011 fut l'apogée des mouvements contestataires et révolutionnaires qui secouèrent le monde arabe. La déception quant aux aboutissements fut à la hauteur de leurs espoirs. Il y eut un pays dont on n'entendit peu parler dans cette mouvance moderniste : le Maroc de Mohamed VI, grand oublié des médias. Les manifestations et rassemblements ne comptabilisaient peut-être pas autant de citoyens - ou peut-être la répression ne fut pas aussi drastique - mais la contestation fut bel et bien réelle. On la nomma Mouvement du 20 février (2011), date à laquelle 40.000 personnes manifestèrent dans plusieurs grandes villes du royaume.